La construction

En dépit d’un indéniable intérêt architectural, l’église de Congis-sur-Thérouanne reste un édifice mal connu.

En effet, l’église Saint-Rémi n’a fait l’objet d’aucune étude historique ou archéologique approfondie.

Le développement en plan de l’église, associé à l’observation du décor architectural de ses différentes parties, permet de distinguer trois grandes étapes de construction dans l’édifice actuel :

XIIè Siècle : construction du clocher.

XIIIè et XIVè Siècle : reconstruction du chœur de l’église.

XVIIIè Siècle : première reconstruction de la nef, modifications des baies du chœur et du clocher, construction de la sacristie et d’une chapelle seigneuriale.

Avec la nef, la seule partie de l’église qui soit datée avec précision, est la chapelle construite dans le prolongement de la dernière travée du bas-côté sud.

Il s’agit d’une ancienne chapelle seigneuriale construite en 1788 pour remplacer le banc des comtes de la Myre-Mory qui gênait la circulation à l’intérieur de l’église.

Cette chapelle privée fut rétrocédée à la paroisse en 1838. Elle resta sans affectation particulière jusque vers 1920, quand elle fut aménagée en chapelle commémorative des morts de la première Guerre Mondiale.

Comme pour la majeure partie des églises paroissiales de Seine-et-Marne, il semble que la Révolution ait épargné le monument qui conserva l’essentiel de ses dispositions intérieures et extérieures datant de l’Ancien Régime.

En revanche, il ressort de l’examen des sources écrites et des devis de travaux qui sont conservés à partir du XIXè Siècle dans les archives communales versées aux Archives départementales de Seine-et-Marne, que le monument présentait déjà des désordres importants issus, selon toute vraisemblance, de la fragilité de son matériau de construction (la pierre de Varreddes) et du déséquilibre de sa structure.

L’église de Villers-les-Rigault, village voisin réuni à la commune de Congis-sur-Thérouanne, était en ruine. En 1824, la municipalité prit la décision de la vendre pour récupérer des matériaux et financer des travaux sur l’église paroissiale Saint-Rémi dont l’état était également alarmant.

Le mobilier récupéré à cette occasion fut réutilisé à l’intérieur de l’église Saint-Rémi. Les travaux projetés furent adjugés en 1827. Il s’étalèrent sur trois ans sous la conduite de l’architecte départemental de Meaux, Monsieur Vittairose.

D’après les devis de l’époque, ils concernèrent en priorité le clocher et la nef qui menaçaient de tomber en ruine, et furent complétés par des interventions sur la toiture et les maçonneries du chœur.

A l’occasion de ces travaux, la nef fut pratiquement reconstruite pour la deuxième fois, en reconduisant l’essentiel des dispositions architecturales de l’époque classique.

Depuis le 12 avril 1972, le chœur a été classé au titre des Monuments Historiques, et plusieurs interventions d’urgence ont été réalisées pour des travaux de consolidation. Le reste de l’édifice est inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques depuis le 22 août 1949.